Votre (future) bague de fiançailles contient-elle des diamants éthiques?

Vous êtes à la recherche d’une bague de fian­çailles pour célé­brer votre amour ? Croyez-vous aus­si que l’a­mour est la base d’un monde har­mo­nieux ? Dans ce cas, vous sou­hai­tez pro­ba­ble­ment évi­ter de finan­cer des conflits en ache­tant une bague en dia­mant de sang. Mais com­ment être sûr.e que votre bijou est aus­si pur que votre amour ?

Qu’est-ce qu’un diamant de sang ?

Les dia­mants de sang ou dia­mants de conflits sont des dia­mants extraits dans des zones contrô­lées par des forces non gou­ver­ne­men­tales et ven­dus sur le mar­ché noir, sou­vent pour finan­cer des groupes rebelles afin qu’ils puissent ache­ter des armes ou se livrer au tra­fic d’es­claves. Plu­sieurs guerres ont déjà été finan­cées par des dia­mants de sang, comme les guerres civiles san­glantes en Répu­blique démo­cra­tique du Congo et en Sier­ra Leone, qui ont entraî­né la mort et le dépla­ce­ment de mil­lions de per­sonnes. D’où le nom de dia­mants du sang ou dia­mants de conflits. Ces dia­mants financent des guerres san­glantes ! Le groupe ter­ro­riste Al-Qaï­da a éga­le­ment uti­li­sé les dia­mants de sang pour finan­cer ses actions et blan­chir de l’argent.

Les conditions de travail

Les ouvriers et les ouvrières qui extraient ces dia­mants sont sou­vent contraints de tra­vailler dans des condi­tions épou­van­tables. La Dia­mond Deve­lop­ment Ini­tia­tive est née d’une col­la­bo­ra­tion entre les gou­ver­ne­ments et les membres de l’in­dus­trie dans le monde entier afin de garan­tir que les mineurs tra­vaillent dans de bonnes condi­tions. L’or­ga­ni­sa­tion four­nit de l’eau potable, des ins­tal­la­tions sani­taires et une édu­ca­tion aux tra­vailleurs et tra­vailleuses.

La lutte contre les diamants de sang

Pour lut­ter contre les dia­mants de sang, 82 pays et plu­sieurs socié­tés et orga­ni­sa­tions dia­man­taires se sont unis et ont créé le sys­tème de cer­ti­fi­ca­tion du pro­ces­sus de Kim­ber­ley. Un cer­ti­fi­cat du pro­ces­sus de Kim­ber­ley garan­tit que les dia­mants sont exempts de conflits et accom­pagne tous les envois offi­ciels de dia­mants. La pre­mière étape pour déter­mi­ner si un dia­mant est éthique ou non consiste donc à véri­fier s’il a été cer­ti­fié par le pro­ces­sus de Kim­ber­ley.Tou­te­fois, le pro­ces­sus de Kim­ber­ley ne garan­tit que l’ab­sence de dia­mants de conflits, car il ne tient pas compte des vio­la­tions des droits de l’homme com­mises en dehors des conflits, telles que le tra­vail des enfants ou l’é­va­sion fis­cale. Amnes­ty Inter­na­tio­nal appelle les gou­ver­ne­ments et les socié­tés dia­man­taires à mettre en œuvre des régle­men­ta­tions plus strictes concer­nant l’o­ri­gine et la tra­jec­toire des dia­mants. Une étude d’Am­nes­ty Inter­na­tio­nal a mon­tré que les grands négo­ciants en dia­mants de la Répu­blique cen­tra­fri­caine (RCA) achètent encore des dia­mants sans véri­fier de manière appro­fon­die s’ils ont ser­vi à finan­cer des groupes rebelles armés

Diamants de sang en Belgique

Les deux plus grands centres de com­merce de dia­mants sont la Bel­gique et les Émi­rats arabes unis. Tous deux sont membres du pro­ces­sus de Kim­ber­ley et dis­posent de sys­tèmes per­met­tant de régle­men­ter l’im­por­ta­tion et l’ex­por­ta­tion de dia­mants. Tou­te­fois, les cher­cheurs d’Am­nes­ty Inter­na­tio­nal affirment que le sys­tème n’est pas étanche en rai­son du grand nombre de négo­ciants, de dia­mants et de for­ma­li­tés admi­nis­tra­tives.Les dia­mants du sang finissent tou­jours sur le mar­ché. Les chiffres des Nations unies pour l’an­née 2000 montrent que 52 mil­lions de dol­lars de dia­mants ont quit­té la Répu­blique cen­tra­fri­caine pour la Bel­gique. En Bel­gique, les registres font état d’im­por­ta­tions d’une valeur de 168 mil­lions de dol­lars en pro­ve­nance de la Répu­blique cen­tra­fri­caine… en d’autres termes, la quan­ti­té de dia­mants impor­tés est le triple de la quan­ti­té légi­ti­me­ment exploi­tée ! 

Cette situa­tion résulte de la contre­bande de dia­mants par des groupes armés qui ache­minent des dia­mants de la Répu­blique démo­cra­tique du Congo vers la Bel­gique en pas­sant par la Répu­blique cen­tra­fri­caine.Anvers a créé un cer­ti­fi­cat sup­plé­men­taire pour mieux gérer le com­merce des dia­mants. Le cer­ti­fi­cat Ant­werp Most Brilliant oblige les bijou­tiers à répondre à des exi­gences de qua­li­té strictes. Le label garan­tit la trans­pa­rence, l’é­thique, la sécu­ri­té, la dura­bi­li­té, le ser­vice et la sta­bi­li­té de l’en­tre­prise pour les bijou­tiers et les gros­sistes qui vendent des pierres et des métaux pré­cieux. Tous les deux ans, Kiwa, un ins­ti­tut de recherche indé­pen­dant, ins­pecte éga­le­ment les bijou­tiers. Ce cer­ti­fi­cat ne men­tionne tou­te­fois pas l’o­ri­gine des dia­mants. Anvers s’ap­puie sur le cer­ti­fi­cat du pro­ces­sus de Kim­ber­ley pour faire ce qui n’est pas encore étanche, comme men­tion­né précédemment.

Diamants de laboratoire

Les dia­mants culti­vés en labo­ra­toire sont des dia­mants fabri­qués arti­fi­ciel­le­ment en labo­ra­toire. Ces dia­mants arti­fi­ciels sont com­pa­ra­ti­ve­ment plus res­pec­tueux de l’en­vi­ron­ne­ment que les dia­mants de sang et sont pro­duits dans de bonnes condi­tions de tra­vail. À l’œil nu, il est impos­sible de les dis­tin­guer des dia­mants natu­rels. Cela prouve une fois de plus com­bien il est impor­tant de four­nir un cer­ti­fi­cat lors de la vente d’un dia­mant, afin de garan­tir que les clients dis­posent d’in­for­ma­tions cor­rectes sur leur diamant.

CONSEIL !

Lorsque vous ache­tez un dia­mant, faites atten­tion à son pays d’o­ri­gine. Dans plu­sieurs régions du monde, les conflits sont entre­te­nus par les reve­nus des dia­mants de la guerre. Nous vous recom­man­dons vive­ment d’é­vi­ter les dia­mants pro­ve­nant du Zim­babwe, de l’An­go­la, de la Répu­blique démo­cra­tique du Congo, du Libe­ria et de la Côte d’I­voire.

Les pays dans les­quels vous pou­vez faire confiance aux dia­mants éthiques sont le Cana­da, l’Aus­tra­lie, la Nami­bie et la Sier­ra Leone.Jetez un coup d’œil au bijou­tier durable Nico Taey­mans. Il aime tra­vailler avec des dia­mants bruts. En 2018, par exemple, il a conçu la col­lec­tion du Centre mon­dial du dia­mant d’An­vers. Son idée der­rière cette col­lec­tion était qu’un dia­mant pou­vait être beau et abor­dable pour tout le monde.Les dia­mants sont sou­vent ser­tis dans de l’or ou du pla­tine, ce qu’il est impor­tant de savoir, car l​’in­dus­trie minière peut être irres­pon­sable d’un point de vue éthique et envi­ron­ne­men­tal. 

Pour en savoir plus, lisez la pre­mière par­tie de notre guide des bijoux durables et éthiques. La troi­sième par­tie de notre guide sur les bijoux durables trai­te­ra des bijoux cir­cu­laires et de la façon dont les maté­riaux recy­clés sont trans­for­més en belles pièces.